Le temps d'une pause - Vendredi 25 mars 2022
Autour de Luc 6, versets 17 à 25 : Jésus descendit avec eux et s’arrêta en un endroit plat, où se trouvait un grand nombre de ses disciples. Il y avait là une foule nombreuse : des personnes de toute la Judée, de Jérusalem et des villes de la côte, Tyr et Sidon ; elles étaient venues pour l’entendre et pour se faire guérir de leurs maladies.
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Luc 6, versets 17 à 25
Jésus descendit avec eux et s’arrêta en un endroit plat, où se trouvait un grand nombre de ses disciples.
Il y avait là une foule nombreuse : des personnes de toute la Judée, de Jérusalem et des villes de la côte, Tyr et Sidon ; elles étaient venues pour l’entendre et pour se faire guérir de leurs maladies.
Celles que tourmentaient des esprits impurs étaient guéries.
Tout le monde cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.
Jésus regarda alors ses disciples et dit : "Heureux, vous qui êtes pauvres, car le règne de Dieu est à vous ! Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous aurez de la nourriture en abondance ! Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez ! Heureux êtes-vous si certains vous haïssent, s’ils vous rejettent, vous insultent et disent du mal de vous, à cause du Fils de l’homme. Réjouissez-vous quand cela arrivera et sautez de joie, car une grande récompense vous attend dans le ciel. C’est ainsi, en effet, que leurs ancêtres maltraitaient les prophètes. Mais quel malheur pour vous qui êtes riches, car vous avez déjà votre bonheur ! Quel malheur pour vous qui avez tout en abondance"
Malheur des uns, bonheur des autres… Comment expliquer cela ? N’est-ce pas injuste ?
Leibniz, philosophe et mathématicien, essaie d’expliquer d’une manière logique l’existence du mal dans un monde que Dieu a voulu harmonieux : Dieu est tout-puissant, Dieu est amour et le mal existe. C’est ce qu’on appelle la théodicée (autrement dit la justice de Dieu).
Ainsi donc, pour créer le monde, il a choisi le meilleur parmi tous les mondes possibles. L’existence du mal est donc une concession, un mal nécessaire qui se résorbe en s’intégrant à la beauté et l’harmonie de notre monde.
Ce qui vaudra ce vers acerbe de Voltaire dans la bouche de Candide (après l'effroyable tremblement de terre de Lisbonne en 1755) : «Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.»
Or Jésus ne cherche pas à donner une explication au malheur. Il se borne simplement à constater l’évidence. Il y a parmi nous des gens qui sont pauvres, qui ont faim, qui pleurent et en général ceux-ci sont détestés, exclus, insultés et rejetés. Et puis il y en a d’autres qui sont riches, qui mangent à satiété, qui rient allègrement et qui ont un réseau affectif et social de qualité : en général, on dit du bien d’eux.
Et contre toute attente, Il déclare les premiers bienheureux et s’apitoie sur le malheur des seconds. « Heureux, vous qui êtes pauvres, car le règne de Dieu est à vous ! (…) Mais quel malheur pour vous qui êtes riches, car vous avez déjà votre bonheur ! »
Mais Il est vrai qu’il y a souvent un grand écart entre ce que nous pensons de notre propre bonheur et la perception que nous avons du sentiment de bonheur en général.
Ne l'oubliez pas.
Samuel Amedro - Eglise protestante unie