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- Catégorie : Prier
- Publié le mardi 19 mai 2020 00:00
- Écrit par Anne
Vœux pour un temps de confinement
Que ce confinement, qui nous enchaîne, soit un temps de libération
de nos vains soucis et de nos désirs futiles !
Que ce temps de fragilité, où nous découvrons que nos savoirs et nos pouvoirs
ne sont pas sans limites, nous ramène à une juste humilité !
Que ce temps de frugalité nous donne d’apprécier à leur juste valeur
les êtres et des choses dont nous sommes momentanément privés !
Que ce temps de repos du corps et de l'esprit soit pour nous l’occasion
d’une renaissance en profondeur !
Que ce temps de silence rende notre oreille plus attentive aux sollicitations de
l’Esprit et aux appels des autres !
Que ce temps de contemplation nous ouvre à la beauté ineffable de la nature
et à l’harmonie mystérieuse de la poésie et de la musique !
Que ce temps de purification, loin du bruit et de la fureur du monde,
nous permette de nous débarrasser de tout ce qui nous encrasse et nous encombre!
Que ce temps de disponibilité soit pour nous l’occasion de renouer
avec ceux que nous avions relégués dans l'oubli!
Que ce temps d’incertitude essentielle soit aussi le temps de la confiance
et de la sérénité retrouvées !
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- Catégorie : Au fil des mots
- Publié le samedi 16 mai 2020 00:00
- Écrit par Anne
Le tailleur et le noble
Un tailleur juif fut chargé par un noble de sa ville de coudre une rare pièce de vêtement dans un précieux tissu acheté à Paris. Le noble lui recommanda de réaliser un chef d'œuvre. Le tailleur sourit et répondit qu'il n'avait pas besoin d'encouragement car il était le meilleur de la région.
Son travail une fois terminé, il porta le vêtement à son illustre client, mais en échange il ne reçut que des injures et se vit accusé d'avoir gâché le tissu.
Le tailleur, décontenancé et humilié, alla demander conseil au roi Reb Yerahmiel qui lui dit à peu près ceci : "défais toutes les coutures du vêtement, puis refais les exactement dans les mêmes points qu'avant. Ensuite rapporte le lui".
Le tailleur suivit l'étrange conseil et rapporta le vêtement au noble. A sa grande surprise le Seigneur parut enthousiasmé par le travail et ajouta même une prime à son salaire.
Reb Yerahmiel lui expliqua ensuite ceci : "la première fois tu avais cousu le vêtement avec arrogance et l'arrogance n'a pas grâce. C'est pourquoi tu as été repoussé. La seconde fois tu as cousu avec humilité et le vêtement a pris toute sa valeur."
Extrait de Alzaïa, Erri De Luca. Erri De Luca est un écrivain, poète et traducteur italien contemporain.
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- Catégorie : Au fil des mots
- Publié le jeudi 14 mai 2020 00:00
- Écrit par Super Utilisateur
Anagramme
Sauriez-vous trouver l'anagramme de Résurrection ?
Repositionnez les lettres en suivant les flèches pour trouver la solution, particulièrement adaptée au temps présent...
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- Catégorie : Au fil des mots
- Publié le vendredi 8 mai 2020 00:00
- Écrit par Anne
8 mai 2020
Magda Hollander-Lafon (92 ans) fait partie des derniers rescapés d’Auschwitz-Birkenau.
Face à l’épidémie mondiale de coronavirus, elle nous invite à puiser en nous la force de la vie.
« Dans les camps, j’ai connu la peur. La peur de l’autre. La peur vous paralyse, vous n’avez plus de mot, vous n’existez plus. On fait de vous ce que l’on veut.
Dans les camps, un moment, il m’a été donné de ne plus avoir peur : j’ai accepté l’idée que j’allais mourir. En acceptant cette peur, en me disant « je vais mourir », une force de vie est montée en moi, une imagination débordante s’est emparée de moi et j’ai pu inventer la vie.
Si l’on s’approchait de moi pour me battre, et Dieu sait ce qu’être battue dans un camp veut dire, je ne sentais plus les coups. J’étais tellement préoccupée par ce que j’avais à faire, à inventer, pour survivre encore un peu. En nommant la peur, la peur n’a pas raison de nous car, en face d’elle, nous existons.
Le contexte actuel est totalement différent. Même si, en cette période de catastrophe sanitaire mondiale et du confinement qui en découle pour protéger nos vies et celles des autres, nous avons peur.
Nous pouvons nous sentir dépassés, nous replier sur nous, nous sentir victimes ou bien traverser humblement l’événement en nous tournant vers notre intériorité, y retrouver la force de vie qui habite chacun de nous, y puiser la confiance et l’espérance, l’envie de rassembler. Appeler en soi le goût, l’amour des autres, la reconnaissance, la gratitude…
Aujourd’hui, je suis émerveillée des gestes de solidarité qui se multiplient. Le mot solidarité me touche beaucoup. Être solidaire, c’est reconnaître l’autre dans son existence même. Un regard peut tuer, un regard, un sourire, une parole, un appel téléphonique peuvent appeler à la vie.
Tous ces gestes viennent dire que chacun peut donner le meilleur de soi, mettre son attention, son imagination au service de l’autre.
Développer la présence à soi permet de développer la présence et la reconnaissance de l’autre là où il est. Demain dépend de la manière dont nous vivons ce présent. Ce qui compte, c’est de porter, supporter, assumer une souffrance.
Mon expérience des camps m’a donné la certitude que nous possédons en nous une énergie intense et unique par laquelle nous pouvons trouver, chaque jour, la force d’inventer la vie. Cette crise nous invite à plus de solidarité, à puiser en nous-mêmes des ressources que nous ne connaissions pas, à faire de notre mieux, exactement là où nous sommes.
Puisqu'il est question de contagion, que ce soit celle de plus d'amour et de service à l'autre. Alors, il se pourrait que demain nous réserve de belles surprises. »
Magda Hollander-Lafon est née dans une famille juive et a été déportée à l’âge de seize ans à Auschwitz-Birkenau où toute sa famille a péri. Mais au cœur de l’horreur, elle a rencontré aussi la bonté. Celle, par exemple, de cette femme qui, en mourant, ouvre la main pour lui offrir quatre petits bouts de pain. Rescapée de la Shoah, elle est recueillie en Belgique et devient psychologue pour enfants, rencontre à cette époque la foi chrétienne et se définit aujourd’hui comme juive baptisée. Elle intervient auprès des jeunes pour témoigner, mais aussi parfois pour les accompagner intérieurement.
Magda Hollander-Lafon est auteure et a notamment écrit "Quatre petits bouts de pains : des ténèbres à la joie
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- Catégorie : Au fil des mots
- Publié le lundi 4 mai 2020 00:00
- Écrit par Anne
Il faut être très poli avec la terre
Il faut être très poli avec la terre
Et avec le soleil
Il faut les remercier le matin en se réveillant
Il faut les remercier pour la chaleur
Pour les arbres
Pour les fruits
Pour tout ce qui est bon à manger
Pour tout ce qui est beau à regarder
A toucher
Il faut les remercier
Il ne faut pas les embêter...
Les critiquer
Ils savent ce qu’ils ont à faire
Le soleil et la terre
Alors il faut les laisser faire
Ou bien ils sont capables de se fâcher
Et puis après
On est changé
En courge
En melon d’eau
Ou en pierre à briquet
Et on est bien avancé...
Le soleil est amoureux de la terre
Ça les regarde
C’est leur affaire
Et quand il y a des éclipses
Il n’est pas prudent ni discret de les regarder
Au travers de sales petits morceaux de verre fumé
Ils se disputent
C’est des histoires personnelles
Mieux vaut ne pas s’en mêler
Parce que
Si on s’en mêle on risque d’être changé
En pomme de terre gelée
Ou en fer à friser
Le Soleil aime la terre
La terre aime le soleil
Et elle tourne
Pour se faire admirer
Et le soleil la trouve belle
Et il brille sur elle
Et quand il est fatigué
Il va se coucher
Et la lune se lève
La lune c’est l’ancienne amoureuse du soleil
Mais elle a été jalouse
Et elle a été punie
Elle est devenue toute froide
Et elle sort seulement la nuit
Il faut aussi être très poli avec la lune
Ou sans ça elle peut vous rendre un peu fou
Et elle peut aussi
Si elle veut
Vous changer en bonhomme de neige
En réverbère
Ou en bougie
En somme pour résumer
Deux points, ouvrez les guillemets :
" Il faut que tout le monde soit poli avec le monde ou alors il y a des guerres ... des épidémies des tremblements de terre
des paquets de mer des coups de fusil ...
Et de grosses méchantes fourmis rouges qui viennent vous dévorer les pieds pendant qu’on dort la nuit. "
Jacques Prévert
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- Catégorie : Au fil des mots
- Publié le samedi 25 avril 2020 00:00
- Écrit par Anne
Pensée
Si cette vie que bat le vent de mille maux
Est plus fragile qu'une bulle sur l'eau
Il est miraculeux, après avoir dormi,
Inspirant,expirant, de s'éveiller dispos.
Nāgārjuna - Moine , philosophe , écrivain bouddhiste indien (II e - III e siècle)
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- Catégorie : Au fil des mots
- Publié le samedi 25 avril 2020 00:00
- Écrit par Ginette
Parole de Jésus
Pour le comprendre, il fallait marcher avec lui, descendre de son pas léger vers le lac.
Pour comprendre Jésus il fallait retourner à Tibériade, y pêcher notre poisson du jour, le faire griller entre deux pierres… puis tout à coup sentir une main sur notre épaule ; après la fatigue du chemin, c’était le signe que l’on pouvait s’asseoir.
Puis écouter. Ne pas s’étonner alors si les arbres se penchaient, si les chiens se taisaient, il n’y a que ceux qui se croient sages qui ne se sentent pas concernés…
Sa voix n’est pas si grave qu’on l’imagine, elle garde l’empreinte de son sourire, cela n’enlève rien à la profondeur de ce qui est dit. On ne comprend pas tout de suite, mais il suffit d’avoir reçu une gifle de l’océan pour savoir qu’il nous faudra apprendre à nager.
Ses paroles sont des semences, du grain jeté en terre, elles doivent traverser l’hiver, celui de nos doutes ou de nos explications inutiles. Puis un jour « la parole se fait chair ». On comprend parce qu’on a vécu, parce qu’on a mis en pratique. Comme si l’Intelligence de l’Amour ne se révélait qu’aux actes. Des actes précis, tendres ou fiers, avec un je-ne-sais-quoi de « gratuit ». On comprend alors que le Dieu de Jésus est en nous. Nos limites sont des berceaux d’infini.
Son enseignement est là pour faire fleurir le meilleur du meilleur de nous-même et encore quelque chose de plus. Ce plaisir là ne tient pas boutique dans les rues, il n’est ni à acheter ni à vendre. Paix et joie étranges, purs échos d’une Présence inconnue.
Il ne faudrait pas séparer les paroles et la vie de Jésus (pour une fois que l’on rencontre quelqu’un qui dit ce qu’il pense, et qui fait ce qu’il dit !) ; alors replaçons chacune de ses paroles dans un contexte de vin et de pain partagés, mais aussi de blessures et de sang versés.
Car cette parole a un visage et ce visage a tous les visages de l’homme. Celui du sage qui enseigne les voies de la béatitude et de la patience face à l’échec et aux souffrances, le visage de l’homme qui marche sur la terre avec sa faim, sa soif et ses amis.
Il prend soin des malades, il écoute encore plus tendrement qu’il ne parle, et les possédés dans son regard retrouvent les étincelles de la liberté. Il ne pose pas d’étiquettes sur certains nombre de comportements jugés inacceptables : que l’on soit adultère, pécheur, criminel, prostituée… il ne voit que des hommes et des femmes qui souffrent en quête d’impossible amour, en demande de pardon ou de reconnaissance…
« Nul n’a jamais parlé de cet homme », disait déjà le centurion, et sa puissance de séduction, malgré les caricatures qu’on a voulu en dresser à travers les siècles, continue, intacte, à inspirer les plus fous et les plus sages.
Ses paroles restent encore et toujours à découvrir, car l’Evangile ne sera jamais compris que par ceux qui l’incarnent et le vivent. La metanoia nous invite à aller sans cesse au-delà du mental, c’est-à-dire au-delà du connu.
Metanoia est un terme traduit généralement à tort par conversion ou pénitence : c’est au contraire une invitation à aller au-delà de l’intelligence humaine close sur elle-même : métamorphose, transformation, aurait-il fallu écrire dans nos Evangiles pour mieux comprendre son message.
Dostoîevski ne connaissait rien de plus beau que le Christ ; il discernait en Lui le plus humain et le plus divin, le plus éveillé et le plus obscur. Au-delà de tous les dualismes qui opposent sans cesse la mort et la vie, crucifixion et résurrection, sang et lumière, il ne voyait pas d’autre visage qui puisse ainsi rassembler tous les visages.
Extrait de "Paroles de Jésus" des "Carnets de Sagesse" ed. Albin Michel - Présenté par Jean-Yves LELOUP.
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- Catégorie : Prier
- Publié le dimanche 19 avril 2020 00:00
- Écrit par Anne
Supplique de la pierre
Qu’il est beau ce nom de « compagnon » : compagnon de route, de table, de chantier…
Seigneur tu es le compagnon sculpteur, et moi la pierre mal dégrossie.
Je revois ces flammes dévorant la flèche de Notre-Dame : jusque tard dans la nuit.
Jusques à quand, Seigneur, ces morts, ces malades, ce « confinement » qui n’en finit plus ?
Nos architectes du « vivre ensemble » réfléchissent déjà à l’après. Et ils ont raison. Mais tout va-t-il se décider entre « experts » ? c’est souvent à la base, sur le terrain, qu’on a les meilleures idées …
même si, à la base, on n’ose rien dire, on est plein de doutes, on se sent tout petit, indigne de discuter avec l’architecte ! L’ouvrier décide-t-il tout seul de sa place dans l’atelier ?
Et pourtant, voyez le chantier de Notre-Dame : qu’ils sont beaux ces grutiers, ces charpentiers, ces cordiers, tous ces ouvriers avec leur savoir-faire, leur amour du travail bien fait, leur esprit de corps ! Toute la science de ingénieurs, sans eux, resterait lettre morte.
Et puis il y a les éléments eux-mêmes : le bois, le métal, la pierre… pas si inertes qu’ils le paraissent.
Je ne suis qu’une pauvre pierre, Seigneur, mal équarrie, parfois nostalgique du cocon qu’était la carrière, mais toi tu sais, tu as prévu une place pour moi dans ce grand chantier. Aucune pierre n’est sans importance, on le voit bien à la manière dont les compagnons les déplacent, les nettoient, avec d’infinies précautions…
Un consensus s’effectue, on va changer la société… reste à trouver les moyens, y aller avec délicatesse, enlever l’ancien échafaudage sans faire crouler toute la structure. Quel défi Seigneur, mais l’énergie de l’homme, parfois tu le sais bien (tu l’as fait ainsi), croît en même temps que la taille du défi !
Pour cette rénovation, Seigneur, je veux être équarrie, polie, ciselée… et trouver la place que tu m’as réservée, me caler là où je serai le plus utile, peut-être dans les soubassements, peut-être plein Sud face au soleil, à Toi de voir Seigneur, moi je ne sais pas.
Aide moi à me laisser guider, façonner comme Toi, tu l’entends, et je ferai ma part…. tel le petit colibri de Pierre Rabhi. Ce sera ma joie, ma nourriture. L’homme ne vit pas seulement de pain.
Marie Toussaint
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- Catégorie : Au fil des mots
- Publié le dimanche 19 avril 2020 00:00
- Écrit par Anne
Journal d'Etty Hillesum
Je vais t'aider, Mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d'avance.
Une chose cependant m'apparaît de plus en plus claire: ce n'est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t'aider, et ce faisant nous nous aidons nous mêmes.
Tu connaîtras certainement des moments de disette en moi, Mon Dieu, où ma confiance ne te nourrira plus aussi richement, mais crois moi je continuerai à œuvrer pour toi.
Utilise à bon escient chaque minute de ce jour. Fais en une journée fructueuse une forte pierre dans les fondations où s'appuient nos angoisses.
Extrait du journal d'Etty Hillesum - 12 juillet 1942
Esther « Etty » Hillesum, née le 15 janvier 1914 aux Pays-Bas et décédée le 30 novembre 1943 au camp de concentration d'Auschwitz, est une jeune femme juive et une mystique connue pour avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale, tenu son journal intime et écrit des lettres depuis le camp de transit de Westerbork.
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- Publié le lundi 13 avril 2020 00:00
- Écrit par Anne
La simple croix [de bois], sans sculpture, sans or
Sur le bord du chemin, si ton cœur affaibli
Souffre d'isolement, de mécompte et d'oubli,
Ô pauvre ami blessé qui cache ta souffrance,
Viens t'asseoir à mes pieds, car je suis l'espérance ! »
Sur le bord du chemin, ainsi parle la croix,
Consolant les bergers et consolant les rois,
Offrant à tout passant son appui tutélaire...
Car tout cœur qui palpite a souffert sur la terre"
Sophie d'Arbouville